Ahmed Tall Lemrabott, Maria Faye, Moustapha Faye, Yaya Kane, Mouhamadou Moustapha Cissé, Khodia Fall, Alex Ismael Keita, Mansour Mbengue, Niakhaleen Keita, Bacary Ba, Seynabou Diagne, El Hadji Fary Ka, Abdou Niang et Boucar Diouf
Introduction : La tuberculose (TB) est fréquente chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique en raison de leur état d’immunodépression. Le diagnostic de la TB est difficile en raison de la latence du tableau clinique et biologique. Cette étude a été menée pour évaluer la performance du test d’interféron gamma libéré (IGRA) dans le diagnostic de l’infection tuberculeuse latente chez les patients dialysés chroniques au Sénégal. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale réalisée au service de néphrologie du CHU Aristide Le Dantec pendant 6 mois. Tous les patients sous hémodialyse chronique ou sous dialyse péritonéale chronique ont été inclus. Un groupe de patients atteints d’insuffisance rénale non dialysés a également été inclus. Les patients atteints de TB active au moment de l’étude n’ont pas été inclus. Un test cutané à la tuberculine (TCT) et un IGRA ont été réalisés. Le QuantiFERON® (QFT) a été répété 3 mois plus tard dans le groupe des patients dialysés. Résultats : Soixante-deux patients ont été inclus : 22 hémodialysés (HD), 19 dialyses péritonéales (DP) et 21 insuffisants rénaux non dialysés (IRND). L’âge moyen était de 44 ± 12 ans avec un sex ratio H/F de 1,06. Dix-neuf patients ont été vaccinés par le BCG. Le TST était positif chez 22 patients (35,4 %). Les sujets avec un TST positif avaient un taux de vaccination BCG significativement plus élevé (P=0,002) que ceux avec un TST négatif. Le QFT était positif chez 17 patients (28 %) et indéterminé chez 9 patients (14 %). Parmi les patients avec un QFT positif, six (27 %) étaient en HD, quatre (21 %) en dialyse péritonéale et sept (33 %) en IRND. Au total, 9/17 (52 %) patients QFT positifs ont développé une TB active. La corrélation (r = 0,998, p = 0,001) indique que la fonctionnalité des lymphocytes T n'a pas été affectée par la durée du traitement de suppléance rénale. Conclusion : Ces résultats soulignent l'avantage du test Quantiferon par rapport au TST pour le diagnostic de la tuberculose latente chez les patients immunodéprimés, y compris les patients sous dialyse chronique.
Tsevi MY, Nemi KD, Djagadou KA, Amekoudi EY, Tchamdja T, Attisso E, Balaka A et Ackoundou NáGuessan Kan C
Objectif : Décrire les situations de découverte de l’IRC (insuffisance rénale chronique) au Togo.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale et descriptive réalisée au sein du service de néphrologie du CHU Sylvanus Olympio (Lomé). Cette étude a été réalisée du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2018 chez des patients atteints d’IRC.
Résultats : L’âge moyen était de 44,08 ans avec des âges extrêmes de 18 à 71 ans et un sex ratio de 1,56. La majorité des patients provenaient du milieu urbain dans 68% des cas. Les principaux antécédents étaient dominés par la médication traditionnelle dans 69,5% des cas, suivis par l’hypertension artérielle dans 66,1% des cas. Cent patients (84,7%) sur les 118 enrôlés étaient référés par une formation sanitaire. Parmi ces patients référés, 78% provenaient d’un centre de santé public et 16% de centres privés. Les hôpitaux universitaires sont en tête des centres de référence avec 30% des cas. La manifestation clinique à l’admission était dominée par l’œdème (35,2%), la dyspnée (33,9%) et l’hypertension artérielle (11,5%). 93,2% des patients étaient au stade 5 de l’IRC à l’admission.
Conclusion : L’IRC est un motif d’hospitalisation assez fréquent dans notre service. Son pronostic est redoutable. L’accent doit être mis sur une meilleure répartition des ressources humaines de santé dans le diagnostic et le suivi de l’IRC.
Nonso Christian Asouzu, Sam C Ibeneme, Ejikeme B Arodiwe, Aliyu Abdu, Ifeyinwa D Osegbe et Obinna D Onodugo
Contexte : La détérioration des néphrons à un stade avancé de la maladie rénale entraîne un dysfonctionnement chronique des reins, qui nécessite soit un traitement par dialyse, soit une transplantation rénale. La nécessité d'améliorer l'élimination des sous-produits du métabolisme de l'organisme pendant l'hémodialyse a motivé cette étude.
Objectif : Déterminer les réponses de l’urée, de la créatinine et de l’acide urique aux tissus mous et à la mobilisation passive chez les patients atteints de maladies rénales subissant une hémodialyse.
Méthode : Cette étude est un essai clinique contrôlé randomisé. Au total, 33 participants (23 hommes et 10 femmes) ont participé à l'étude. Les participants ont été répartis de manière aléatoire et consécutive en deux groupes au fur et à mesure de leur inscription à l'hémodialyse. Le groupe de traitement (n = 16) a reçu la mobilisation des tissus mous et passive avant l'hémodialyse. Le groupe témoin (n = 17) n'a eu qu'une hémodialyse. Dans chaque groupe, des échantillons de sang pré et post-dialyse ont été prélevés pour déterminer la concentration plasmatique d'urée, de créatinine et d'acide urique. Les données recueillies ont été soumises à des statistiques descriptives et analysées à l'aide d'un test t indépendant. Une valeur de probabilité inférieure à 0,05 a été considérée comme statistiquement significative. SPSS version 17 a été utilisé.
Résultats : Les résultats ont montré que la mobilisation passive et des tissus mous améliore cliniquement la réduction (p<0,05) de la concentration plasmatique de créatinine et d'acide urique après hémodialyse chez les patients atteints d'une maladie rénale. Cependant, il n'y a pas eu de réduction significative (p>0,05) de la concentration plasmatique d'urée par rapport au témoin, probablement en raison du faible poids moléculaire de l'urée.
Conclusion : La mobilisation passive et des tissus mous améliore la cinétique des fluides, déloge les métabolites, en particulier ceux de poids moléculaire élevé comme l'acide urique, dans les espaces interstitiels et les mobilise dans la circulation sanguine pour leur élimination.
Implication : La mobilisation passive et des tissus mous pourrait être utilisée en complément de l’hémodialyse dans l’élimination des sous-produits du métabolisme chez les patients concernés.
Halle Marie Patrice, Eloumou Bagnaka Servais Albert, Nda Mefoé Jean Pierre, Kanouo Yolande, Djantio Hilaire, Fouda Hermine, Malongue Agnès, Doualla Marie Solange et Luma Namme Henry
Contexte : L’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) et l’insuffisance rénale chronique (IRC) constituent un problème majeur de santé publique. Les patients atteints d’hépatite B sont à risque d’IRC. Les données sur la prévalence de l’IRC chez les patients infectés par le VHB en Afrique subsaharienne (ASS) sont inexistantes. Cette étude visait à déterminer la prévalence et les facteurs associés de l’IRC chez les patients infectés par le VHB au Cameroun.
Méthodes : Nous avons mené une étude transversale de mars à août 2017 au Cameroun, incluant des patients consentants âgés de plus de 18 ans suivis pour une hépatite B chronique. Les données recueillies dans les dossiers médicaux étaient les suivantes : données sociodémographiques, comorbidités, données liées au VHB et données biologiques. Les urines et le sang du matin ont été collectés pour analyse par bandelette réactive et dosage de la créatinine. Le DFG a été estimé à l'aide des équations MDRD et CKD-EPI à quatre variables. Les patients avec un DFGe < 60 ml/min/1,73 m² et/ou des anomalies urinaires ont subi une deuxième mesure 3 mois plus tard. La définition et la classification de l'IRC étaient basées sur le KDIGO 2012. La régression logistique a été utilisée pour déterminer les facteurs associés à la protéinurie et à l'IRC. Une valeur de p < 0,05 a été considérée comme significative.
Résultats : Nous avons inclus 272 participants, âge moyen de 37,33 ± 9,73 ans, 65,8 % d'hommes. La prévalence de la protéinurie était de 12,1 %, celle de l'hématurie de 7,7 % et celle de la leucocyturie de 3,7 %. Français La prévalence de l'IRC était de 19,9 % (54/272) avec la formule CKDEPI- et de 18,4 % (50/272) avec la MDRD, avec 8,1 % (22/272) au stade 1 de l'IRC, 8,9 % (24/272) au stade 2, 2,6 % (7/272) au stade 3, 0,3 % (1/272) au stade 4. Les facteurs associés à la protéinurie étaient l'utilisation chronique de plantes médicinales (p = 0,007), l'hématurie (p = 0,009), tandis que l'âge ≥ 50 ans (p = 0,004), la durée de l'infection par le VHB ≥ 5 ans (p = 0,039) et l'utilisation chronique de plantes médicinales (p = 0,040) étaient des facteurs associés à l'IRC.
Conclusion : L'IRC est fréquente chez les patients infectés par le VHB au Cameroun. L'âge avancé, l'utilisation d'herbes traditionnelles et la durée plus longue de l'infection étaient des facteurs associés à l'IRC. Il est nécessaire d'évaluer la fonction rénale lors du suivi des patients infectés par le VHB dans notre contexte.