Léah Adeline Phillips 1 et Mélanie Neumeirer2
Euro Nursing 2018 : Renforcer les capacités pour une pratique fondée sur des données probantes : comprendre comment les infirmières auxiliaires autorisées (IAA) puisent leurs connaissances - Leah Adeline Phillips, Collège des infirmières auxiliaires autorisées de l'Alberta, Canada
Léah Adeline Phillips 1 et Mélanie Neumeirer 2
1 Ordre des infirmières auxiliaires autorisées de l'Alberta, Canada
2 Université MacEwan, Edmonton, Alberta, Canada
Énoncé du problème : Au Canada, toutes les infirmières doivent adopter une pratique fondée sur des données probantes (PFD) comme compétence d'entrée dans la pratique; cependant, peu de recherches examinent les comportements de recherche d'information des infirmières auxiliaires autorisées (IAA) ou leurs sources de connaissances préférées pour mener une pratique fondée sur des données probantes. En raison des différences de formation et de rôle entre les IAA et les infirmières autorisées (IA), il est à la fois nécessaire et important de comprendre comment les IAA utilisent les données probantes dans leur pratique infirmière unique. Le but de cette étude était d'examiner comment les IAA obtiennent des connaissances pour leur pratique infirmière.
Méthodes : Une enquête descriptive transversale menée auprès d'infirmières auxiliaires en Alberta, au Canada, a demandé aux participants de classer les sources de connaissances qui éclairent leur pratique. Les réponses ont été corrélées avec l'âge et les années de pratique. Une analyse de variance a été utilisée pour déterminer s'il y avait des différences moyennes significatives entre les notes moyennes et le lieu de travail.
Résultats : Les infirmières auxiliaires utilisaient des sources de connaissances similaires à celles des infirmières autorisées. La principale source de connaissances pour les infirmières autorisées et les infirmières auxiliaires était l’information qu’elles apprenaient sur chaque client individuel et les sources de connaissances les moins utilisées étaient les articles publiés dans des revues de soins infirmiers, de médecine et de recherche, les traditions et les médias populaires. Ce résultat est cohérent avec les études précédentes sur les infirmières autorisées qui ont révélé que les infirmières n’accédaient pas souvent aux données de recherche actuelles pour éclairer leur pratique.
Conclusions : Étant donné que relativement peu d’infirmières auxiliaires ont accès aux revues de sciences infirmières et de recherche, il est important d’adapter les informations sur la formation en matière de PFE au contexte du milieu de travail. Les futures pistes de recherche pourraient explorer le potentiel de l’utilisation de services en cours d’emploi et de webinaires pour diffuser des informations et des formations sur les PFE aux infirmières auxiliaires, car il s’agit d’une source populaire de connaissances pratiques.
La pratique fondée sur des données probantes (PFD) est une évolution mondiale en soins infirmiers. Au Canada, les infirmières autorisées (IA) et les infirmières auxiliaires autorisées (IAA) ou les infirmières auxiliaires autorisées (IAA) en Ontario doivent participer à la PFD en tant que compétence de la section à la pratique (Conseil canadien des organismes de réglementation des infirmières auxiliaires, 2013b; Conseil canadien des organismes de réglementation des infirmières autorisées, 2012). La PFD est caractérisée comme « un cycle visant à favoriser la dynamique clinique et les résultats positifs des patients grâce à l'intégration des meilleures preuves d'exploration accessibles avec les connaissances et la maîtrise des accompagnateurs et les inclinations et valeurs individuelles des patients »
Les recherches ont montré que les soignants médicaux ont en général une attitude positive à l'égard de l'EBP, mais que l'utilisation de ce cycle reste faible (Yoder et al., 2014). En 2008, Thiel et Ghosh ont dirigé une étude transversale de 121 soignants en exercice dans le Midwest des États-Unis pour déterminer comment les infirmières obtenaient des données et leur préparation à l'utilisation de l'EBP. Les résultats de leur étude ont montré que 75 % des soignants connaissaient les mesures de l'EBP, mais que seulement 24 % utilisaient une base de données de santé, par exemple CINAHL, lors de la recherche de données. La majorité des répondants (72,5 %) ont indiqué qu'ils utilisaient leurs collègues et amis infirmiers comme une source essentielle d'informations pédagogiques (Thiel et Ghosh, 2008). Une étude comparative réalisée en Irlande par O'leary et Mhaolr Ì unaigh en 2012 a examiné les pratiques de recherche en cours des soignants médicaux en formation. Leurs résultats ont révélé que la plupart des soignants se tournaient vers d'autres personnes, en particulier leurs collègues, pour rechercher des informations et prendre des décisions en matière de soins. En 2014, Yoder et al. ont étudié 1 112 infirmières autorisées des États-Unis pour déterminer comment et quand elles utilisent les résultats de la recherche dans leur formation. Il y avait peu de différences à la base de leur étude. Dans ce cas, seulement 11 % des infirmières autorisées ont déclaré ne pas connaître précisément l'EBP, cependant, lorsqu'on leur a demandé comment elles accédaient aux données de manière pratique, 75 % ont déclaré qu'elles s'appuyaient sur leur expérience personnelle comme principale source de connaissances et seulement 23 % ont déclaré utiliser des journaux de recherche en soins infirmiers. Français De plus, lorsqu'on leur a demandé des informations sur la façon dont ils ont obtenu des informations infirmières sur Internet, 71 % ont déclaré avoir utilisé Google, tandis que moins de la moitié (45 %) ont déclaré avoir utilisé des bases de données comme CINAHL ou MEDLINE (Yoder et al., 2014). Une autre étude portant sur 500 infirmières jordaniennes a montré que même si les assistants évaluaient leur disposition et leurs compétences en matière de PBE comme étant modérément élevées, la pratique réelle de PBE restait faible (AbuRuz, Hayeah, Al-Dweik et Al-Akash, 2017). Ces résultats illustrent un « écart » raisonnable entre les besoins en PBE et la mise en œuvre de PBE dans la population des infirmières.
Partagez cet article